Le chaînon brisé

Chapitre 6

Si christ a pris la nature de péché de l'homme après la chute ne serait-il pas un homme ayant des « propensions au péché » alors que l'Esprit de Prophétie nous dit que nous ne devons pas le présenter comme tel ?

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Dans son propre contexte, l'emploi par Ellen White de l'expression « propension au péché » signifie le fait de succomber au péché, d'abriter un mauvais dessein, ce qui serait la conséquence forcée d'une implication antérieure dans un acte, une parole ou une pensée de péché. Jones et Waggoner n'ont jamais enseigné que Christ avait des « propensions au mal ». Nous devons laisser Ellen White définir son propre vocabulaire et non pas chercher à introduire dans son propre usage des mots nos propres idées fausses. Elle a dit que pas un seul instant, il n'y eut en lui une propension mauvaise. Ce langage serait dépourvu de sens, à moins que par « propension mauvaise », nous n'entendions caractère. Dans la même lettre, le contexte rend son propos clair « Jamais, d'aucune manière, ne donnez aux esprits humains la moindre impression qu'une ombre de ou une inclination à la corruption atteignit Christ ou --ce qui est équivalent-- que d'aucune manière, il succomba à la corruption ». Ai lIeurs, elle déclare qu'il possédait l'inclination à la désobéissance à la volonté de son Père, mais n'y céda jamais. Selon son propre usage du terme une « propension mauvaise » eut été une « passion », une manifestation d'égoïsme, de complaisance à soi, un abandon à une « inclination » à la désobéissance.

Voici un bref exemple de l'emploi du terme « propensions » par Ellen White : « Nous devons renoncer au sybaritisme (mollesse et volupté) à la complaisance en soi-même, à l'orgueil, à la prodigalité. Nous ne pouvons être chrétien et manifester ces propensions, » (Review and Herald, 16 mai 1893) Lorsque Paul dit : « Christ ne s'est point complu en lui-même. » (Rom. 15:3), il est clair qu'il n'avait pas ces propensions.

On peut découvrir très facilement la notion d'Ellen White concernant le mot « propensions » en consultant l'index, tome 2, p. 2157 et 2158 à « propensity ». tous les textes cités peuvent être raisonnablement considérés comme étant en accord avec l'idée qu'une « propension mauvaise » ou coupable est un appétit auquel on s'abandonne, créé par une implication antérieure, conditionnée par le milieu, dans des actes de péché et fortifié par la répétition. « Pas un seul instant, il n'y eut (en Christ) une propension mauvaise. » (5 BC, p. 1128) ... mais cela ne signifie pas qu'il n'a pas pris notre nature déchue, coupable, car ceux qui ont la foi de Jésus (en leur chair mortelle coupable) ne sont pas contraints de conserver une seule propension coupable. La grâce de Dieu « travaille en nous ... pour vaincre des propensions puissantes » (7 BC, p. 943, colle 354). Mais même lorsque le peuple de Dieu aura obtenu une victoire complète, il sera toujours dans une « chair de péché » avec une « nature de péché ».