Écrivant au sujet de ce qui devait être accompli par l'émergente Église Adventiste du Septième Jour, avant que le Seigneur ne revienne, Ellen G. White disait en 1883 :
« Les esprits des croyants devaient être dirigés vers le Sanctuaire Céleste, où le Christ est entré pour accomplir une oeuvre de propitiation en faveur de son peuple. » [2]
Dans une crise en 1906, au cours de laquelle certains enseignements de base des Adventistes du Septième Jour étaient menacés, elle écrivit :
« Le fondement de notre foi réside dans une compréhension correcte du ministère qui s'opère dans le Sanctuaire Céleste. » [3]
La fin des 2300 jours
Parmi les prophéties formant la fondation du réveil Adventiste des années 1830 et du début des années 1840, se trouvait celle de Daniel 8:14 : « Jusqu'à deux mille trois cents soirs et matins, puis le sanctuaire sera purifié. » Ellen White, qui est passé par cette expérience, explique concernant l'application de cette prophétie :
« Avec tout le monde chrétien, les adventistes croyaient alors que la terre, en totalité ou en partie, constituait le sanctuaire, et que la "purification du sanctuaire" signifiait l’embrasement du globe par le feu au dernier jour, c’est-à-dire au moment du retour du Seigneur, qui, selon cette interprétation, devait se produire en 1844. » [4]
Cette période prophétique se finissait le 22 Octobre 1844. Le désappointement de ceux qui espéraient rencontrer leur Seigneur ce jour-là était grand. Hiram Edson, un étudiant attentif de la Bible dans l’État du Mid-New York, décrivit ce qui se passa parmi le groupe de croyants duquel il faisait parti :
« Nos attentes étaient élevées bien haut, et par conséquent nous attendions le retour de notre Seigneur jusqu'à ce que la cloche sonne minuit. Le jour passa, et notre désappointement était devenu une certitude. Nos espérances fondées et nos attentes furent anéanties et un esprit de tristesse vint sur nous tel que je n'en avais jamais expérimenté auparavant. Il semblait que la perte de nos amis terrestres ne pouvait en rien y être comparé. Nous avons pleuré et pleuré, jusqu'à la tombée de la nuit. ...
» Je méditais dans mon coeur, disant: "Mon expérience adventiste avait été la plus brillante de toute mon expérience Chrétienne. ... La Bible, a-t-elle montré un échec ? N'y a-t-il pas de Dieu, de Ciel, de Cité d'or, de Paradis ? Tout cela n'est-il qu'une fable habilement conçue ? N'y a-t-il pas de réalité à nos espérances et à nos attentes fondées ? " ...
» J'ai commencé à sentir qu'il pouvait y avoir lumière et espoir pour nous dans notre détresse. J'ai dis à quelques-uns de mes frères: "Allons à la grange." Nous sommes entrés dans le grenier, avons fermé les portes derrière nous, et nous nous sommes inclinés devant le Seigneur. Nous avons prié sincèrement, car nous sentions notre besoin. Nous avons persévéré dans la prière sincère jusqu'à ce que le témoignage de l'Esprit soit donné que nos prières étaient acceptées, et que la lumière nous serait donnée -- notre désappointement serait expliqué, rendu plus clair, et satisfaisant.
» Après le petit-déjeuner, j'ai dis à l'un de mes frères: "Allons voir et encourager nos frères." Nous avons commencé, et pendant que nous passions à travers un large champ, j'y fus arrêté à mi-chemin. Les cieux semblaient s’ouvrir à ma vue, et je vis distinctement et clairement qu'au lieu que notre Grand Prêtre ne sorte du Lieu Très Saint du Sanctuaire Céleste pour venir sur cette terre, au dixième jour du septième mois, à la fin des 2300 jours, il entra pour la première fois ce jour-là dans le second appartement du Sanctuaire, et qu'il avait une oeuvre à poursuivre dans le Lieu Très Saint avant de revenir sur cette terre; qu'il entra au mariage, ou en d'autres termes, à l'Ancien des Jours, pour recevoir le royaume, la domination et la gloire; et que nous devions attendre son retour du mariage. Mon esprit fut alors dirigé vers le dixième chapitre de l'Apocalypse, où je pouvais voir que la vision avait parlée et ne mentait point. » [5]
Suivit alors une étude attentive des écritures concernant ce sujet -- particulièrement celles dans Hébreux -- par Hiram Edson et deux proches collaborateurs, Dr. F.B. Hahn, un médecin, et O.R.L. Crosier, un professeur. Le résultat de cette étude jointe a été écrite par Crosier et fut publiée, premièrement dans The Day Dawn, un papier de circulation limitée, et ensuite dans une forme réécrite et plus détaillée dans un numéro spécial du Day-Star, du 7 Février 1846. Ce fut le journal Adventiste le plus lu, publié à Cincinnati, Ohio. Par ce moyen, un nombre important de croyants Adventistes furent atteints. La présentation, plutôt longue, mais bien soutenue par les Écritures, apporta espoir et courage à leur coeur, alors qu'il leur était clairement démontré que le sanctuaire qui devait être purifié à la fin des 2300 jours est dans le ciel, et non sur la terre, comme ils l'avaient cru auparavant.
Ellen G. White, dans une citation écrite le 21 Avril 1847, déclara, en avec l’article de Crosier sur la question du Sanctuaire :
« Le Seigneur m'a montré en vision, il y a plus d'un an de cela, que Frère Crosier avait la vraie lumière, sur la purification du sanctuaire, etc...; et que c'était sa volonté que Frère Crosier écrive le point de vue qu'il nous donna dans le Day-Star Extra du 7 février 1846. Je me sens pleinement autorisée par le Seigneur, à recommander ce numéro spécial, à chaque saint. » [6]
Plus tard, elle écrivit concernant le développement rapide de la compréhension de la doctrine qui suivit le désappointement :
« Le passage du temps en 1844, fut une période de grands événements, ouvrant à nos yeux étonnés la purification du Sanctuaire se déroulant au Ciel, et ayant une relation déterminante avec le peuple de Dieu sur terre. » [7]
Une vérité établie par le témoignage du Saint-Esprit
Les visions données à Ellen White, tout en n'allant pas au-delà de l'étude Biblique, confirmaient la solidité de leur position, selon laquelle une phase importante du ministère de Christ dans le Sanctuaire Céleste débuta le 22 Octobre 1844. Graduellement, l'ampleur et la profondeur du sujet s'ouvrirent devant les croyants Adventistes. Regardant à l'expérience passée des dernières années, elle [Ellen White] rappela leur souvenir et les preuves manifestes de la main directrice de Dieu :
« Plusieurs parmi les nôtres ne voient pas avec quelle fermeté ont été posés les fondements de notre foi. Mon mari, le pasteur Joseph Bates, le père Pierce [8] le pasteur [Hiram] Edson, et d'autres hommes clairvoyants, nobles et sincères, étaient parmi ceux qui, la date de 1844 écoulée, cherchaient la vérité comme un trésor caché. Je les ai rencontrés et nous avons étudié et prié avec ardeur. Souvent nous restions ensemble tard dans la nuit, et parfois jusqu'au matin, priant pour obtenir la lumière et étudiant la Parole. Ces frères se sont souvent réunis pour étudier la Bible, afin de comprendre sa signification et d'être à même de prêcher avec puissance. Quand ils arrivaient dans leurs études à un point où ils devaient dire : "Impossible d'aller plus loin", l'Esprit du Seigneur descendait sur moi, j'entrais en vision, les passages que nous avions examinés m'étaient expliqués clairement, et j'étais informée sur la manière de travailler et d'enseigner avec succès. Une lumière était accordée pour nous aider à comprendre les Écritures touchant le Christ, sa mission, son sacerdoce. Une ligne de vérité partant de ce temps-là pour aboutir au moment où nous entrerons dans la cité de Dieu devenait claire pour moi et je communiquais à d'autres les instructions reçues du Seigneur.
Pendant tout ce temps je ne réussissais pas à suivre les raisonnements des frères. Mon esprit paraissait fermé, de sorte que je ne pouvais comprendre la signification des passages étudiés. Ceci me remplissait de tristesse. Je demeurais dans cet état jusqu'au moment où les principaux points de notre foi nous devenaient clairs, en accord avec la Parole de Dieu. Les frères savaient que j'étais incapable de comprendre ces sujets sans une vision, et ils acceptaient comme venant du ciel les révélations accordées. » [9]
Le fait que Christ était entré dans le Lieu Très Saint du Sanctuaire Céleste pour débuter la fin de son Ministère en notre faveur, symbolisée par le service du sanctuaire observé par l'ancien Israël, réjouissait le coeur de nos pionniers Adventistes. Les vérités étaient si claires, si grandioses, si vitales qu'il était difficile pour eux de ressentir la responsabilité de transmettre cette lumière à d'autres. Ellen White écrivit sur la certitude de leur position :
« Nous devons être affermis dans la foi et dans la lumière de la vérité qui nous a été donnée à nos débuts. A cette époque, les erreurs se présentaient à nous les unes après les autres. Des pasteurs et des docteurs apportaient de nouvelles doctrines. Nous sondions les Écritures avec beaucoup de prière et le Saint-Esprit nous révélait la vérité. Parfois, nous passions des nuits entières à l'étude des Écritures, en demandant à Dieu avec ferveur de nous guider. Des groupes d'hommes et de femmes pieux se réunissaient à cet effet. La puissance de Dieu reposait sur moi et me rendait capable d'établir clairement où était la vérité et où était l'erreur. Au fur et à mesure que les points essentiels de notre foi étaient ainsi établis, nos pieds reposaient sur un solide fondement. Nous acceptions la vérité point par point, à mesure que le Saint-Esprit nous la montrait. J'avais des visions et je recevais des explications. Des éclaircissements sur les choses célestes m'étaient donnés, en particulier sur le sanctuaire, si bien que la lumière brillait pour nous clairement et distinctement.
Je sais que le sujet du sanctuaire tel que nous l'avons exposé depuis un si grand nombre d'années est vrai et juste. » [10]
Les pionniers du mouvement virent la vérité du sanctuaire comme fondamentale à toute la structure de la doctrine Adventiste du Septième Jour. James White, en 1850, republia les parties essentielles de la première présentation du sujet par O.R.L. Crosier, et commenta :
« Le sujet du sanctuaire devrait être soigneusement examiné, puisqu'il est à la base de notre foi et de notre espoir. » [11]
Le Sanctuaire et le Sabbat
C'était dans le cadre d'un aperçu du Sanctuaire céleste que la vérité du Sabbat fut confirmée dans une vision donnée à Ellen White, le 3 Avril 1847, à la maison des Howland en Topsham, Maine. Parlant de ceci, elle écrivit :
« Nous ressentions un vif besoin de prier, et alors que nous étions en prière le Saint-Esprit descendit sur nous. Nous en étions très heureux. Bientôt je perdis de vue les choses terrestres, et je fus ravie en vision. Je vis un ange qui volait rapidement vers moi. Il me transporta de la terre à la Sainte Cité. Là, je vis un temple dans lequel j'entrai. Je passai par une porte et je me trouvai devant le premier voile. Ce voile fut soulevé, et j'entrai dans le Lieu Saint. J'y vis l'autel de l'encens, le chandelier à sept branches et la table des pains de proposition. Après avoir vu la gloire du Lieu Saint, le second voile ayant été soulevé par Jésus, je pénétrai dans le Lieu Très Saint.
» Dans le Lieu Très Saint je vis une arche; le haut et les côtés étaient composés de l'or le plus pur. À chaque extrémité de l'arche il y avait un chérubin, les ailes déployées. Leurs faces étaient tournées l'une vers l'autre, et leurs yeux étaient baissés. Entre les anges on voyait un encensoir d'or. Au-dessus de l'arche, où se trouvaient les anges, il y avait une lumière éclatante, qui apparaissait comme un trône où Dieu habitait. Jésus se tenait près de l'arche, et lorsque les prières des saints montaient vers lui, l'encens fumait dans l'encensoir, et il offrait ces prières avec la fumée de l'encens à son Père. Dans l'arche il y avait un vase de manne, la verge d'Aaron qui avait fleuri, et les tables de pierre, qui ressemblaient à un livre. Jésus les sépara, et je vis les dix commandements écrits du doigt même de Dieu. Il y avait quatre commandements sur une table et six sur l'autre. Ceux de la première table étaient plus lumineux que les six autres. Mais le quatrième, celui du sabbat, brillait davantage encore que tous les autres; car le sabbat a été mis à part pour être gardé en l'honneur du nom du Dieu saint. Le saint sabbat paraissait glorieux -- un halo lumineux l'entourait. Je vis que le commandement du sabbat n'avait pas été cloué à la croix. Si cela avait été le cas, les neuf autres l'auraient aussi été; et nous serions libres de les violer tous, de même que le quatrième. Je vis que Dieu n'avait pas changé le sabbat, car Dieu ne change jamais. » [12]
La vérité du Sanctuaire mise à l'épreuve
Tandis que ceux qui virent clairement les réclamations obligatoires de la loi de Dieu, commencèrent à observer le Sabbat du Septième jour comme exposé dans la loi de Dieu, ils rencontrèrent une forte opposition. Parlant de ceci et de ses raisons, Ellen White expliqua :
« Des efforts nombreux et sérieux furent tentés en vue de les amener à renoncer à cette résolution. Mais ils avaient bien compris que si le sanctuaire terrestre était une image, une ombre du céleste, la loi déposée dans l’arche du terrestre était une copie exacte de celle du céleste. Or, pour eux, l’acceptation de la vérité concernant le sanctuaire céleste entraînait la reconnaissance des droits de la loi de Dieu et l’obligation d’observer le sabbat du quatrième commandement. Cela suscita une opposition acharnée contre l’exposé clair et scripturaire du ministère de Jésus-Christ dans le sanctuaire céleste. » [13]
Ce n’est pas étonnant que, dans les années suivantes, ceux qui abandonnèrent la cause de l’Église Adventiste du Septième jour, fassent de la vérité du Sanctuaire un point d'opposition. Il en était ainsi des Anciens Snook et Brinkerhof, responsables de la Conférence à Iowa, qui démissionnèrent dans le milieu des années 1860, et de D.M. Canright, un ministre influent, qui quitta l’Église Adventiste du Septième jour en 1887 pour devenir un ennemi acharné et critique. Il n'est pas non plus étrange que les vues panthéistes, au changement de siècle, soutenues et défendues par les travailleurs tant médicaux que ministériels, devaient frapper directement cette doctrine fondamentale. Ce fut dans ce contexte qu'Ellen White, par des paroles d'avertissement, écrivit le 20 Novembre 1905 :
« À ces missionnaires médicaux et à ces ministres qui ont bu aux sophismes scientifiques et aux fables envoûtantes, contre lesquelles vous avez été avertis, je dirais, vos âmes sont en péril. Le monde doit savoir où vous vous tenez et où se tient l’Église Adventiste du Septième Jour. Dieu appelle tous ceux qui ont accepté ses illusions destructrices de l'âme, à ne plus osciller entre deux opinions. Si le Seigneur est Dieu, suivez-le.
» Satan, avec toutes son armée est sur le champ de bataille. Les soldats de Christ se rassemblent maintenant sous la bannière ensanglantée d'Emmanuel. Au nom du Seigneur, quittez la bannière noire du prince des ténèbres, et prenez position pour le Prince des cieux.
» "Que celui qui a des oreilles, écoute." Lisez vos Bibles. D'une terre plus élevée, et selon les instructions qui m'ont été données de Dieu, je vous présente ces choses. Le temps est proche où les puissances séductrices des agences sataniques seront pleinement développées. D’un côté, il y a Christ à qui a été donné tout le pouvoir dans les cieux et sur la terre. De l'autre, il y a Satan, qui exerce continuellement son pouvoir pour séduire, pour tromper avec des sophismes puissants, spiritualistes, pour ôter Dieu de la place qu'il doit occuper dans l'esprit des hommes.
» Satan s'efforce en permanence d'apporter des suppositions fantaisistes en ce qui concerne le Sanctuaire, avilissant la merveilleuse représentation de Dieu et du ministère de Christ pour notre salut, en quelque chose qui plaît aux esprits charnels. Il ôte son pouvoir [à la vérité du Sanctuaire] sur le coeur des croyants et fournit à sa place des théories fantastiques inventées pour annuler la vérité de l'expiation et détruire notre confiance dans les doctrines que nous avons tenues pour sacrées depuis que le message du troisième ange fut donné pour la première fois. Ainsi, il voudrait nous ravir notre foi dans ce même message qui fit de nous un peuple à part et qui donna du caractère et du pouvoir à notre oeuvre. » [14]
C'était dans le contexte de la crise panthéiste qu'Ellen White, qui assista à la session de la Conférence Générale de 1905, déclara ceci en des termes significatifs pour nous aujourd'hui :
« Dans le futur, des tromperies de toutes sortes surgiront, et nous voulons une base solide pour nos pieds. Nous voulons de solides piliers pour la construction. Pas une épingle ne doit être déplacée de ce que le Seigneur a établi. L'ennemi introduira de fausses théories, telle que la doctrine qu'il n'y a pas de Sanctuaire. C'est un des points sur lequel il y aura une perte de foi. Où trouverons-nous de la sécurité, à moins que ce ne soit dans les vérités que le Seigneur a donné ces dernières cinquante années ? » [15]
Les vues panthéistes, si honnêtement défendues par plusieurs, déclara Ellen White, « séparent de Dieu » [16], et invalident la vérité du sanctuaire.
Vers la même période, un de nos ministres, que nous identifieront comme « Elder G. », épousa la vue selon laquelle, quand Christ retourna au ciel après son ministère sur terre, il entra dans la présence de Dieu, et que là où Dieu est, doit être le Lieu Très Saint, et que par conséquent le 22 Octobre 1844, il n'y eu pas d'entrée dans le Lieu Très Saint du Sanctuaire Céleste comme nous l'avons cru et enseigné. Ces deux concepts, qui attaquèrent la doctrine du Sanctuaire comme nous l'avons soutenu, conduisit Ellen White plusieurs fois à se référer à la solidité et à l'intégrité de ce point de notre foi. En 1904, elle écrivit :
« Ils (les enfants de Dieu) ne conduiront personne, par leurs paroles et leurs actes, à douter en ce qui concerne la personnalité distincte de Dieu, et en ce qui concerne le Sanctuaire et son ministère.
» Nous avons tous besoin de garder le sujet du sanctuaire à l’esprit. À Dieu ne plaise que le bruit des paroles venant de lèvres humaines amoindrisse la croyance de notre peuple dans la vérité qu'il y a un Sanctuaire dans les cieux, et qu'un modèle de ce Sanctuaire fut, une fois, construit sur cette terre. Dieu désire que son peuple devienne familier avec ce modèle, gardant toujours à l'esprit le Sanctuaire Céleste, où Dieu est tout en tous. Nous devons fortifier nos esprits par la prière et l'étude de la Parole de Dieu, afin que nous puissions saisir ces vérités. » [17]
Points soutenus par une mauvaise utilisation des Écritures
Écrivant tout particulièrement en ce qui concerne le travail de "Elder G." minant la confiance dans la vérité du sanctuaire en 1905, Ellen White souligna la fragilité de son utilisation des preuves des Écritures et la fiabilité de notre compréhension de la vérité du sanctuaire. Voici ce qu'elle dit :
« J'ai supplié le Seigneur de m'accorder force et sagesse pour reproduire les écrits des témoins qui ont été confirmés dans la foi et dans l'histoire des premiers temps de notre message. Après l'expiration du temps en 1844 ils ont reçu et suivi la lumière; quand des hommes prétendaient être en possession de nouvelles lumières et avançaient de merveilleux messages concernant divers sujets de l’Écriture, nous recevions à point nommé des témoignages du Saint-Esprit qui neutralisaient l'influence de tels messages, que le pasteur G s'est efforcé de montrer. Ce pauvre homme a combattu ouvertement la vérité que le Saint-Esprit avait confirmée.
» Quand la puissance de Dieu donne son attestation à ce qui est la vérité, celle-ci doit rester debout à jamais. Il faut se garder d'entretenir des suppositions ultérieures contraires à la lumière reçue de Dieu. Des hommes se lèveront pour défendre ce qu'ils diront être de vraies interprétations de l’Écriture, mais qui n'en sont pas. La vérité pour notre temps nous a été donnée par Dieu pour servir de fondement à notre foi. Lui-même nous a fait savoir ce qu'est la vérité. Il en surgira un, puis un autre, apportant de nouvelles lumières en opposition avec la lumière que Dieu nous a donnée avec une démonstration de son Saint-Esprit. Quelques-uns vivent encore de ceux qui ont passé par l'expérience obtenue lors de l'établissement de la vérité. Dans sa grâce Dieu a épargné leur vie pour leur permettre de répéter sans cesse, jusqu'à la fin de leur vie, l'expérience qu'ils ont faite, comme l'a fait l'apôtre Jean jusque vers la fin de sa vie. Il faut que les porte-étendards que la mort a fauchés continuent à parler grâce à la réimpression de leurs écrits. C'est ainsi que leurs voix doivent être encore entendues, d'après les instructions que j'ai reçues. Ils doivent attester en quoi consiste la vérité destinée à notre temps.
» Ne recevons pas les paroles de ceux qui apportent un message en opposition avec nos doctrines particulières. Ils accumulent des textes de l’Écriture afin d'étayer leurs théories. Ceci est arrivé à plusieurs reprises au cours des cinquante dernières années. S'il est vrai que les Écritures doivent être respectées en tant que parole de Dieu, si l'application qu'on en fait tend à renverser un seul pilier de l'édifice que Dieu a maintenu pendant ces cinquante années, il y a là une erreur grave. L'auteur de telles applications ignore les merveilleuses démonstrations du Saint-Esprit qui ont fait la force des messages que Dieu a donnés à son peuple dans le passé.
» Les preuves avancées par le pasteur G ne sont pas dignes de confiance. Si elles étaient acceptées, elles auraient pour effet de détruire la confiance que le peuple de Dieu a placée dans les vérités qui ont fait de nous ce que nous sommes.
Il faut prendre une position ferme dans cette question, car les doctrines qu'il s'efforce d'établir par l’Écriture ne sont pas solides. Elles ne prouvent pas que l'expérience passée du peuple de Dieu a été fallacieuse. Nous avons eu la vérité; des anges de Dieu nous ont dirigés. C'est sous la direction du Saint-Esprit que la question du Sanctuaire a été présentée. Un silence éloquent est la meilleure attitude à prendre par celui qui n'a pas participé à la recherche de certains aspects de la vérité. Dieu ne se contredit jamais. C'est faire une fausse application des textes bibliques que de leur faire dire ce qui n'est pas vrai. L'un après l'autre surgira pour apporter ce qu'il donnera pour une grande lumière, et il fera des affirmations. Quant à nous, nous restons à l'intérieur des bornes anciennes. » [18]
La réalité du sanctuaire céleste confirmée
À maintes reprises, nous trouvons dans les écrits d'Ellen White, des citations sur la réalité du sanctuaire céleste, son mobilier et son ministère. Une de ces dernières fut écrite dans les années 1880, comme elle décrivait l’expérience des croyants Adventistes, après le désappointement :
« Dans leurs recherches, ils apprirent que le sanctuaire terrestre, construit par Moïse d’après le commandement de Dieu, selon le modèle qui lui fut montré sur la montagne, était "une figure des choses présentes dans lesquelles on offrait des dons et des sacrifices"; que ses deux Lieux Saints étaient des "copies des choses dans les cieux"; que Christ, notre Grand-prêtre, est "le Ministre du Sanctuaire, et du Véritable Tabernacle, que le Seigneur a dressé et non l'homme". ...
» Le Sanctuaire dans le ciel, dans lequel Jésus intercède en notre faveur, est le grand original, dont le Sanctuaire construit par Moïse était une copie. ...
» La splendeur incomparable du tabernacle terrestre reflétait aux yeux humains les gloires de ce Temple Céleste où Christ notre précurseur intercède pour nous devant le trône de Dieu.
» Tout comme le sanctuaire sur terre avait deux appartements, le Lieu Saint et le Lieu Très Saint, ainsi il y a deux Lieux Saints dans le Sanctuaire dans le ciel. L'arche contenant la loi de Dieu, l'autel de l'encens et d'autres ustensiles du service que l'on trouve dans le sanctuaire ici-bas, ont aussi leur équivalent dans le Sanctuaire Céleste. Dans une sainte vision, l'apôtre Jean eu la permission d'entrer dans le ciel, et il contempla là le chandelier et l'autel de l'encens, et comme "le Temple de Dieu fut ouvert", il contempla aussi "l'arche de son témoignage". (Apocalypse 4:5; 8:3; 11:19)
» Ceux qui cherchaient la vérité trouvèrent des preuves indiscutables de l'existence d'un Sanctuaire dans le ciel. Moïse fit le sanctuaire terrestre d'après le Modèle qui lui fut montré. Paul déclare que ce Modèle est le vrai sanctuaire qui est dans les cieux. Jean atteste qu'il l'a vu dans les cieux. » [19]
Précédemment elle écrivit avec force à propos du mobilier:
« Il me fut aussi montré un sanctuaire sur la terre ayant deux appartements. Il ressemblait à celui que j'avais vu au ciel; et il me fut dit qu'il n'en était qu'une image. L'ameublement du premier appartement était semblable à celui du ciel. Le voile fut levé, et je pus jeter un coup d'oeil dans le Lieu Très Saint. J'y vis le même ameublement que dans celui du ciel. » [20]
L'Arche et la Loi dans le Sanctuaire Céleste
À différentes occasions, elle parla et écrivit à propos de l'arche dans le Lieu Très Saint du Sanctuaire Céleste. Une telle citation fut faite dans un sermon prêché à Orebro, Suisse en 1886.
« Je vous avertis : ne mettez pas votre influence au-dessus des commandements de Dieu. Cette loi est telle que Jéhovah l'a écrite dans le temple céleste. L'homme peut piétiner la copie terrestre, mais l'original est conservée dans l'arche de Dieu dans le ciel; et sur le couvercle de cette arche, il y a le propitiatoire. Jésus est là en personne, devant cette arche, pour intercéder pour l'homme. » [21]
En 1903, elle écrivit encore sur la réalité du Sanctuaire Céleste :
« Je pourrais dire beaucoup concernant le sanctuaire; l'arche contenant la loi de Dieu; le couvercle de l'arche, qui est le siège de la miséricorde; les anges à chaque extrémité de l'arche; et d'autres choses reliés au Sanctuaire Céleste et au grand jour des expiations. Je pourrais dire beaucoup concernant les mystères du ciel; mais mes lèvres sont fermées. Je ne me sens pas inspirée à essayer de les décrire. » [22]
Les illusions des derniers jours attaqueront la vérité vitale
Il est clair que notre adversaire, Satan, essaiera d'ébranler la foi du peuple de Dieu dans la doctrine du sanctuaire en ces « Le père Pierce
derniers jours ». Ellen White écrivit :
« Le Sauveur annonça que dans les derniers jours des faux prophètes apparaîtront, et entraîneront des disciples après eux; et aussi que ceux qui dans ce temps de péril resteraient fidèles à la vérité définie dans le livre de l'Apocalypse, devront rencontrer des erreurs doctrinales si trompeuses que, si c'était possible les élus même seraient séduits.
» Dieu fera régner chaque vrai sentiment. Satan peut jouer habilement le jeu de la vie avec plusieurs âmes, et il agit de la manière la plus sournoise et la plus trompeuse pour ruiner la foi du peuple de Dieu et les décourager. ... Il travaille aujourd'hui comme il travailla dans le ciel -- pour diviser le peuple de Dieu dans la toute dernière scène de l'histoire de cette terre. Il cherche à créer de la dissension, à soulever des conflits et des discussions, et à supprimer si possible les anciens repères de la vérité confiés au peuple de Dieu. Il tente de les faire apparaître comme si le Seigneur se contredisait lui-même.
» C'est lorsque Satan apparaît comme un ange de lumière, qu'il prend les âmes dans ses filets, en les trompant. Des hommes qui prétendent avoir été enseignés par Dieu, adopteront des théories fallacieuses, et dans leur enseignement, ils orneront ces erreurs pour amener les hommes dans l'illusion Satanique. Ainsi Satan sera présenté comme un ange de lumière, et aura l'occasion de présenter ses fables agréables.
» Ces faux prophètes devront être confrontés. Ils feront un effort pour en séduire beaucoup, en les conduisant à accepter de fausses théories. Plusieurs écritures seront mal appliquées de telle manière que des théories seront apparemment basées sur la parole prononcée par Dieu. De précieuses vérités seront appropriées pour justifier et établir l’erreur. Ces faux prophètes, qui prétendent être enseignés de Dieu, prendront de belles écritures qui ont été donnés pour orner la vérité, et les emploieront comme robe de justice pour couvrir des théories fausses et dangereuses. Et même certains de ceux que le Seigneur a honoré, dans le passé, s'écarteront loin de la vérité jusqu'à défendre des théories trompeuses concernant de nombreuses phases de la vérité, y compris la question du sanctuaire. » [23]
Quelques semaines plus tard elle ajouta ces mots sur l’importance d'une compréhension correcte de cette vérité :
« Je sais que la vérité du sanctuaire repose dans la droiture et la vérité, juste comme nous l'avons soutenu pendant tant d'années. C'est l’ennemi qui conduit les esprits dans bien des détours. Il est heureux quand ceux qui connaissent la vérité deviennent absorbés à assembler des écritures pour empiler des théories incorrectes, qui n'ont aucune base dans la vérité. Les écritures ainsi utilisés sont mal appliqués; elles n'ont pas été donnés pour justifier l'erreur, mais pour renforcer la vérité. » [24]
Fixer nos yeux sur le Sanctuaire
A aucun moment nous ne devons perdre de vue le travail important accompli en notre faveur dans le Sanctuaire Céleste. Nous sommes avertis :
« En tant que peuple de Dieu, nous devrions étudier la prophétie avec sérieux, nous devrions n'avoir de cesse que nous n'ayons compris le sujet du sanctuaire, tel qu'il nous est présenté dans les visions de Daniel et de Jean. Ce sujet jette beaucoup de lumière sur notre position et notre oeuvre présentes, et il nous fournit une preuve certaine que le Seigneur nous a conduits dans notre expérience passée. Il explique notre déconvenue de 1844, en soulignant le fait que le sanctuaire qui devait être purifié n'était pas la terre, comme nous l'avions supposé, mais qu'à cette date, le Christ était entré dans le lieu très saint du sanctuaire céleste, et qu'il y accomplit l'oeuvre finale de son sacerdoce, conformément aux paroles que l'ange adressa au prophète Daniel : « Deux mille trois cents soirs et matins; puis le sanctuaire sera purifié. » (Daniel 8:14)
Notre foi relative aux messages du premier, du deuxième et du troisième ange était juste. Les grandes bornes que nous avons posées sont immuables. Même si les armées de l'enfer tentaient de les renverser, et criaient victoire en s'imaginant l'avoir fait, elles n'y parviendraient pas. Ces piliers de la vérité sont robustes comme les collines éternelles, inébranlables malgré les efforts conjugués des humains, de Satan et de ses suppôts. Nous avons beaucoup à apprendre, et nous devrions examiner constamment les Écritures pour voir si ces choses sont véridiques. Le peuple de Dieu doit maintenant fixer ses regards sur le sanctuaire céleste où se déroule le ministère final de notre Grand prêtre relatif à l'oeuvre du jugement, ministère au cours duquel il intercède en faveur de son peuple. » [25]
Ce petit livre
Excepté quelques notes de bas de page et les questions d'étude qui suivent chaque chapitre, les publications qui suivent sont exclusivement de la plume d'Ellen G. White et consistent principalement en chapitres de « Patriarches et Prophètes » et « La Tragédie des Siècles », avec quelques citations de transition réunis de divers écrits d'E. G. White. Dans chaque cas la source est donnée. Comme la plupart des lecteurs auront à portée de main les livres d’E. G. White, il a semblé inutile ici, où la brièveté est souhaitable, d'inclure des parties de chapitres ne se rapportant pas directement au sujet -- Christ dans son sanctuaire.
Les Administrateurs White
Notes :